La persécution des Ouïgours en Chine (1) (2)
Posté par cercletibetverite le 20 novembre 2014
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La persécution des Ouïgours en Chine (1)
Carte du Xinjiang ou Turkestan Oriental, Chine © Université de Laval (Canada) – 2014
On l’appelle la rébellion des parapluies… Cette révolte qui gronde à Hong Kong contre la tentative de mainmise de Pékin sur les fragiles institutions de l’ancienne colonie britannique. Mais, ailleurs, aux marches du gigantesque empire chinois, d’autres protestataires osent contester la toute puissance de l’état communiste… Au Tibet, bien sûr, où l’on observe toujours des immolations et où le pouvoir central peine à affirmer son autorité, malgré une imposante présence policière et militaire. Mais aussi dans une province dont on parle rarement, le Xinjiang ! Le Turkestan oriental, comme préfère l’appeler la population autochtone, car ce nom fait référence à son origine ethnique et historique. Mais on dit aussi Uyghouristan, c’est-à-dire le pays des Ouigours… On verra pourquoi avec Monsieur X.
Situé au nord-est, le Xinjiang est un gros morceau de Chine : un sixième de sa superficie dont presque la moitié est constituée de déserts. Un territoire immense grand comme trois France. Mais qui n’est peuplé que de deux dizaines de millions d’habitants. Autant dire rien à l’échelle de la Chine… Et pourtant, cette province prend de plus en plus d’importance dans l’actualité chinoise car on impute aux Ouigours la plupart des actions terroristes qui sont perpétrés aujourd’hui en Chine. Dans le Xinjiang lui-même mais aussi à l’extérieur. Comme ce spectaculaire attentat-suicide qui a ensanglanté la place Tiananmen il y a un peu plus d’un an…
l’émission du samedi 13 décembre 2014
- C’est le Far West des Chinois : le Xinjiang, une province qui est donc située à l’Ouest de l’empire chinois et représente un sixième de son territoire… Pour compléter la comparaison, il n’y manque même pas de déserts… Mais aussi, comme dans les westerns, il s’y trouve des Indiens ! Ceux-là s’appellent les Ouigours. Et ce sont des empêcheurs de coloniser en paix… Et surtout des empêcheurs d’exploiter ! Car le Xinjiang, son nom chinois – les autochtones, eux, lui préfèrent l’appellation de Turkestan oriental – est riche, très riche. Son sous-sol recèle de formidables réserves de pétrole et de gaz. Et ces vastes zones désertiques ont permis aux Chinois d’y expérimenter leurs armes nucléaires… Bref, le territoire est l’objet de maintes convoitises. Mais ses Indiens, je veux dire les Ouigours, n’ont toujours pas accepté la colonisation chinoise qui a commencé au XVIIIème siècle. Une domination qui grignote peu à peu leur territoire, fait de ces turcophones des citoyens de seconde zone et, inéluctablement, diminue leur poids démographique. Au point que, bientôt, les Ouigours seront minoritaires dans leur propre pays…
Mais ils résistent. Et parfois très violemment : en manifestant ou même en perpétrant des attentats-suicides, ils expriment de façon désespérée leur révolte. Mais face au rouleau-compresseur chinois, tant policier que militaire, les quelques millions de Ouïgours sont bien impuissants…
Monsieur X poursuit aujourd’hui son récit. Il souligne une donnée essentielle de ce conflit régional :les Ouigours sont de culture musulmane. Et la répression qu’ils subissent, a poussé certains d’entre eux vers la pratique d’un islamisme radical… De là à présenter tous les Ouigours séparatistes comme de dangereux terroristes, il n’y a qu’un pas à franchir…
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