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15/ -Chine – 25 ans après – Il reste interdit de se souvenir

Posté par cercletibetverite le 7 juin 2014

 15/

blogs.mediapart.fr/blog/jean-philippe beja

Un quart de siècle après Tiananmen

Il reste interdit de se souvenir

 

Mediapart.fr – 04 juin 2014 |  Par Jean-Philippe Béja

 

Il y a vingt-cinq ans, les chars entraient dans le centre de Pékin pour évacuer la place Tiananmen occupée par les étudiants. Aujourd’hui encore, le nombre de victimes de la répression reste inconnu : de plusieurs centaines à plusieurs milliers. Au cours de la deuxième moitié de l’année 89, une vague de fond allait renverser les régimes de l’Europe centrale et orientale et aboutir à la destruction du mur de Berlin. L’année 1989 a ébranlé le monde.

Pourtant, en Chine, la majorité des jeunes nés après les événements ignore jusqu’à leur existence. A l’heure de la mondialisation, alors que la République populaire est à l’avant-garde de la cyber-communication avec plus de 590 millions d’internautes, le parti communiste chinois reste capable d’imposer l’amnésie. Et plus le temps passe, plus sa politique est efficace. Un tel succès n’était pourtant pas évident : c’est la première fois de son histoire que le Parti parvient à effacer un événement si considérable. Même s’il s’est toujours présenté comme infaillible depuis l’arrivée au pouvoir de Mao Zedong,  il n’en a pas moins été capable de reconnaître ses erreurs : ainsi, vingt-cinq ans après le mouvement d’élimination des contre-révolutionnaires de 1955, la principale cible de ce mouvement, le critique littéraire Hu Feng, a été réhabilitée. Evidemment, il était incapable d’en profiter, puisqu’il avait largement perdu ses facultés mentales. Par ailleurs, il n’a fallu (si l’on peut dire) que vingt-deux ans pour que le Parti reconnaisse que le mouvement antidroitier de 1957 avait frappé un bien trop grand nombre  de citoyens (kuadahua) puisque selon les chiffres officiels, 553.000 personnes ont été condamnées alors qu’il n’y aurait eu en réalité que cinq droitiers ! Quant à la Révolution culturelle, ses victimes ont été réhabilitées un peu plus d’une décennie après son déclenchement.

Or, aujourd’hui, bien que la Chine soit devenue la deuxième puissance mondiale et parle haut et fort sur la scène internationale, la simple mention des chiffres 6.4 (qui désigne le 4 juin en chinois) reste taboue sur la toile et, plus encore, dans la presse. Le 5 mai, cinq personnes qui avaient participé à un séminaire pour commémorer l’événement et discuter de son importance dans un appartement privé ont été arrêtées pour avoir troublé l’ordre public ! Ce ne sont pas de dangereux activistes puisqu’il s’agit du philosophe de l’Académie des sciences sociales de Chine Xu Youyu, invité par les universités du monde entier (dont l’Ecole des Hautes Etudes en sciences sociales), du professeur de l’Académie du Cinéma Hao Jian, de l’ancien professeur de l’Université des Langues étrangères Hu Shigen (un habitué des prisons puisqu’il y a passé 15 ans après le 4 juin) de l’avocat des droits civiques Pu Zhiqiang (qui l’an dernier faisait la couverture d’un magazine populaire[1]) et de l’internaute Liu Di que son humour avait déjà conduit  en détention pour une année au début du siècle[2]. Les participants à ce séminaire n’ont fait que réclamer la vérité sur les événements et le droit de discuter de leur influence sur l’évolution du pays.

Mais, comme le rappelle l’écrivain Yan Lianke, l’amnésie appuyée par l’Etat est un trait caractéristique du pouvoir en Chine : «Tout élément négatif sur le pays ou le régime est rapidement effacé. La suppression de la mémoire est mise en œuvre en censurant les journaux, magazines, informations télévisées et tout ce qui préserve la mémoire….Le meilleur moyen de réaliser ce type d’amnésie consiste à développer des tactiques qui recourent au pouvoir d’Etat pour menotter les esprits et bloquer les canaux de transmission de la mémoire en altérant les archives historiques, en manipulant le contenu des manuels et en contrôlant la littérature, l’art et les représentations sous toutes leurs formes »[3].

Mais pourquoi cet acharnement alors qu’aucun des sept membres de la direction suprême n’occupait de poste de responsabilité à Pékin à l’époque ? A un moment où les contradictions qui déchirent la société chinoise s’aggravent, décréter une amnistie générale et réhabiliter les victimes de la répression permettrait de convaincre la société que le nouveau pouvoir est décidé à rompre avec les excès du passé et de mobiliser les forces vives de la nation pour réaliser le « rêve chinois » cher à Xi Jinping. Pourtant, la nouvelle direction persiste à imposer l’amnésie. Quels démons risquerait de réveiller une réévaluation du mouvement de 1989 ?

Dialoguer avec la société ?

D’abord bien entendu, si les faits étaient révélés au grand jour, il resterait extrêmement difficile de justifier le recours à l’Armée pour mettre un terme à un mouvement resté pacifique jusqu’au bout.

Mais surtout, le mouvement a failli provoquer une scission au sein d’un Parti qui accorde une valeur suprême à l’unité. Pendant les années 1980, la vie politique avait été dominée par la lutte entre d’abord les inconditionnels de Mao regroupés autour de Wang Dongxing et de Hua Guofeng et les réformateurs dirigés par Deng Xiaoping et Chen Yun ; puis par une opposition entre les réformateurs partisans du marché emmenés par Deng Xiaoping et les conservateurs soucieux d’accorder une plus grande importance à l’économie planifiée regroupés autour de Chen Yun. Il y avait naturellement des sous-groupes dans ces deux grandes tendances et le limogeage du secrétaire général Hu Yaobang en 1986, par exemple, avait éliminé une partie des partisans de la réforme du système politique[4]. Le mouvement étudiant, bientôt appuyé par une grande partie de la population urbaine, en demandant un approfondissement de cette réforme que le secrétaire général Zhao Ziyang avait commencé à mener à bien, a failli provoquer une scission entre les partisans du dialogue et les partisans de la répression. Tandis que Zhao cherchait à convaincre Deng Xiaoping que les manifestants, loin de remettre en question le pouvoir du Parti, ne demandaient qu’à améliorer son fonctionnement en le démocratisant, les conservateurs affirmaient qu’il s’agissait d’un défi insupportable à l’hégémonie du PC, d’une menace mortelle pour le régime. Deng s’était en réalité prononcé dès le 25 avril[5] lorsqu’il avait dénoncé les manifestations comme des « troubles contre-révolutionnaires ». Zhao n’a pas pu le convaincre de la nécessité du dialogue, et le fait qu’il ait déclaré à Gorbatchev que c’était le patriarche qui avait le dernier mot, a convaincu ce dernier qu’il avait cherché à l’abattre, tout en révélant une décision secrète à un dirigeant étranger[6]. C’en était trop pour le petit Timonier, et lorsque Zhao s’est rendu sur la place Tiananmen le 19 mai 1989 pour s’excuser auprès des étudiants d’être venu trop tard[7], il avait déjà perdu la partie.

Une fois prise la décision de « réprimer l’émeute », il ne restait plus qu’à éliminer les partisans du dialogue qui avaient refusé de la mettre en œuvre. Zhao a été limogé au plénum de juin[8] et placé en résidence surveillée jusqu’à sa mort en 2005. L’unité du Parti a été scellée sur le sang versé : tous ceux qui se sont succédés au pouvoir depuis cette date fatidique ont assumé cette décision.

L’unité à tout prix

Le massacre du 4 juin a convaincu les dirigeants que quelles que soient les divergences sur la ligne à suivre, il était extrêmement dangereux pour le pouvoir de les porter sur la place publique. Depuis 1989, on n’a plus vu d’affrontement entre lignes politiques au sommet du Parti. Le consensus issu du 4 juin est le suivant : les divergences doivent rester secrètes et se régler au sein de l’appareil, et il n’est pas question que l’une des factions cherche à s’appuyer sur une société qui pourrait s’organiser de manière autonome. En d’autres termes, tous s’accordent pour empêcher l’institutionnalisation d’une société civile qui menacerait l’hégémonie du Parti qu’il n’est possible de préserver que s’il présente une façade d’unité.

Et de fait, depuis vingt-cinq ans, on n’a plus vu se dérouler de luttes entre des lignes politiques concurrentes. Les contradictions au sommet n’ont pas manqué, mais jamais elles n’ont été posées en termes de divergences politiques : qu’il s’agisse de l’élimination du secrétaire de la municipalité de Pékin Chen Xitong en 1998[9], de celle du secrétaire du comité du Parti de la municipalité de Shanghai Chen Liangyu en 2006[10] ou de celle du Prince de Chongqing Bo Xilai en 2012, c’est toujours la corruption qui a servi de prétexte aux purges.

On avait bien cru en 2012 que le consensus issu du 4 juin était sur le point d’éclater, lorsque Bo a tenté d’entrer en force au comité permanent du Bureau politique à l’occasion du 18ème congrès du Parti. Sa politique populiste consistant à racketter ou à éliminer les entrepreneurs privés liées aux équipes précédentes au nom de la « lutte contre la mafia » (da hei frapper le noir, c’est à dire la mafia) et la remise en vogue d’un discours maoïste attractif pour les nostalgiques de l’économie d’Etat (chanter les chansons révolutionnaires) semblait pouvoir constituer une alternative au discours dominant. Le mépris de la loi et la brutalité avec laquelle il a mis en œuvre sa politique l’ont conduit à sa perte, mais le procès qui a abouti à sa condamnation à la prison à perpétuité n’a jamais fait allusion à sa politique. En apparence, la ligne qu’il défendait n’a joué aucun rôle dans sa chute.

De même, lorsque le numéro un de la province du Guangdong, Wang Yang, au lieu de lancer la police armée contre les manifestants du village de Wukan qui réclamaient le limogeage de leur chef de village, a dépêché un vice-secrétaire du comité provincial du Parti pour discuter avec leurs représentants élus, résolvant cette contradiction sans violence[11], on n’a pas parlé de ligne politique alternative. Si la ligne néo-maoïste de Bo Xilai l’a conduit en prison, la ligne de dialogue de Wang Yang n’a pas été plus reconnue, et sa nomination au poste de vice-ministre des affaires étrangères, montre qu’il n’est pas question qu’il la mette en œuvre.

Retour du pouvoir personnel ?

Pour s’assurer que le consensus au sommet établi au lendemain du 4 juin soit maintenu, Deng Xiaoping est revenu sur une mesure qu’il avait imposée au lendemain de la mort de Mao : à l’époque, afin d’éviter que n’émerge un nouveau culte de la personnalité, il avait été décidé  que le Parti, l’Etat et l’Armée seraient dirigés par trois personnes différentes. A l’époque, on parlait de mettre fin au « système patriarcal ». Les divergences apparues entre les dirigeants au cours du mouvement de 1989 l’ont convaincu qu’il fallait changer cela. Depuis le limogeage de Zhao Ziyang, le secrétaire général du Parti est également Chef de l’Etat et président de la Commission militaire centrale. Tandis que Jiang Zemin et Hu Jintao n’en ont pas profité pour imposer leur pouvoir personnel, la situation semble avoir changé avec Xi Jinping. En effet, non content d’assumer ces trois fonctions, il a également créé deux nouvelles institutions, la commission pour la sécurité d’Etat, et le groupe central de direction sur l’approfondissement des réformes[12], dont il a pris la tête. Alors que depuis le début des années 1980, c’était le premier ministre qui avait la haute main sur la gestion de l’économie, les choses pourraient bien changer avec cette nouvelle structuration. Le risque de retour du pouvoir personnel n’est pas négligeable.

La stabilité l’emporte sur tout

Autre conséquence du 4 juin : afin d’éviter la répétition de manifestations de masses, des moyens énormes (puisqu’ils dépassent le budget de l’Armée) ont été affectés au maintien de la stabilité (weiwen). Après une période de répression tous azimuts qui s’est soldée par des milliers d’arrestations au lendemain du massacre, les autorités ont affiné leurs méthodes de répression : l’objectif est d’empêcher que ne se déploient des manifestations de grande envergure. Il faut donc intimider les « meneurs » potentiels, et si l’intimidation ne fonctionne pas, les arrêter. Déjà Jiang Zemin avait déclaré son intention d ‘étouffer dans l’œuf toute tentative de création d’organisations politiques[13]. Son successeur Hu Jintao, en créant une administration du maintien de la stabilité, a encore renforcé cette politique, et Xi Jinping l’a étendue en renforçant le contrôle de la circulation de l’information (il a pris la direction d’une commission de sécurité informatique[14]), et la répression contre ceux qui sont trop critiques sur weibo, le twitter chinois[15].

Depuis le 4 juin, la répression des activités dissidentes continue d’avoir la priorité, mais, soucieux de son image internationale, en 1997, le pouvoir a supprimé le crime d’activités contre-révolutionnaires du code pénal pour le remplacer par celui de subversion du pouvoir d’Etat (ou d’incitation à la subversion)[16], donnant l’impression d’une normalisation du système pénal par la suppression des délits politiques. Sous Xi Jinping, on a franchi encore un pas dans la normalisation puisque c’est simplement sous l’inculpation de trouble de l’ordre public que les dissidents sont mis hors d’état de nuire[17]. Toutefois, aujourd’hui comme au lendemain du massacre, les associations autonomes de défense des droits de l’homme, les organisations qui affichent des visées politiques etc. continuent d’être interdites, et tous les médias appartiennent au Parti. Certes, de nombreuses informations échappant au contrôle circulent sur l’Internet, mais ceux qui les répandent risquent leur liberté tandis que les « mots sensibles » sont régulièrement éliminés.

Depuis vingt-cinq ans, le Parti a adapté son contrôle sur la sphère politique à la révolution de l’information, et dans le combat qui oppose le chat de l’appareil à la souris de la société, celle-ci n’a pas l’avantage.

Répression et promotion agressive de la consommation

Au lendemain du massacre, Deng Xiaoping avait déclaré que les deux raisons pour lesquelles le mouvement de 1989 avait pris une telle ampleur étaient d’une part l’absence de conviction des deux derniers secrétaires généraux dans le combat contre la « libéralisation bourgeoise » (nom de code des idées démocratiques), et d’autre part la faiblesse de l’éducation idéologique des jeunes.

Jiang Zemin et Hu Jintao ont insisté sur l’éducation patriotique : lever du drapeau dans les écoles, encouragement au « tourisme rouge », cours sur la supériorité du Parti, stages dans l’armée pour les étudiants de première année, rien n’a été épargné. Mais c’est surtout en encourageant les jeunes à se lancer dans une course effrénée à la consommation que le Parti a atteint son objectif. Plus question de lutter contre la « pollution spirituelle » : les soap operas brésiliens, coréens et chinois, les concours de chansons pop, la course aux autographes des stars, tout cela est encouragé par le pouvoir de  même que l’est la passion pour le sport, surtout depuis les Jeux olympiques de Pékin. En revanche, il ne fait pas bon s’interroger sur l’histoire du parti communiste et  de se demander par exemple ce qui s’est passé il y a vingt-cinq ans. Cette politique d’éducation atteint largement son but : dépolitiser une jeunesse urbaine qui se désintéresse des combats de ses aînés pour profiter d’une vie « moderne ». Paradoxalement, le parti communiste de l’après-4 juin a adopté une politique qui rappelle celle de l’Espagne franquiste où patriotisme et football constituaient l’essentiel de la vie culturelle de la jeunesse. Les jeunes des classes moyennes peuvent du reste à l’occasion faire preuve d’un nationalisme exacerbé, dirigé contre le Japon présenté comme un ennemi héréditaire, mais parfois aussi contre l’Occident. Tout cela permet de détourner la jeunesse du combat pour la démocratie.

Une opposition désorientée

Les héritiers du mouvement de 1989 se trouvent du reste dans une situation très difficile. Les dissidents, ceux qui refusent le mensonge, ont du mal à s’exprimer. Il n’est pas facile de refuser de collaborer avec un régime qui est en mesure d’offrir de nombreux avantages matériels à ceux qui acceptent de ne pas le critiquer publiquement. Certes, certains intellectuels, appartenant souvent à la génération de la Révolution culturelle, continuent d’appeler à l’instauration de la démocratie et du constitutionnalisme. Ils sont parfois rejoints par des chercheurs et des professeurs d’université.

Mais le libéralisme ne jouit plus d’une position hégémonique sur les campus. Les nationalistes, les néo-confucianistes, les néo-maoïstes lui disputent la place. Renouant avec la position du conseiller du Prince, de nombreux intellectuels pensent qu’il faut tenter d’influencer le Parti pour éviter au pays de sombrer dans le chaos. Une grande méfiance à l’égard des travailleurs ordinaires considérés comme insuffisamment éduqués renforce leur réticence à l’égard de la démocratie.

Avec l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping, on a vu une scission au sein même du camp libéral. Certains de ses membres ont retrouvé les positions du néo-autoritarisme qui avait connu de beaux jours sous Zhao Ziyang en 1987[18]. Cette théorie pourrait être qualifiée de « paradoxe de la réforme » : dans un pays où les groupes d’intérêts se partagent le pouvoir, il est très difficile de procéder à une réforme démocratique. Seul un dirigeant fort disposant de pouvoirs extraordinaires peut imposer les réformes nécessaires à l’écrasement de ces groupes qui s’opposent à toute évolution démocratique. Dans ces conditions, la concentration des pouvoirs entre les mains de Xi Jinping est vue d’un bon œil par une partie des partisans du changement. Selon eux, seul un homme fort pourra mettre un terme à l’immobilisme qui a régné pendant la décennie du pouvoir de Hu Jintao et Wen Jiabao (2003-2013).

Une autre partie des libéraux est sceptique face à cette analyse : en effet, ils affirment que les déclarations réformatrices de Xi sont trop vagues pour pouvoir être prises au sérieux et que ses campagnes contre la corruption, ses appels au rétablissement des « bonnes traditions du Parti », le recours aux héros des années 1960 (Lei Feng et Jiao Yulu) ne laissent guère présager une ouverture politique. Ils font remarquer qu’aucune réforme institutionnelle n’a été entreprise pour limiter la corruption,  à la différence des mesures qui avaient été prises au lendemain du 13ème congrès, que Xi n’a jamais fait allusion à une éventuelle séparation du Parti et de l’Etat et que les citoyens qui ont osé demander l’application des droits accordés par la constitutions ont été arrêtés et condamnés. Les avocats défenseurs des droits civiques sont souvent harcelés par la police, certains ont été détenus pénalement, en un mot, on a assisté à un recul de l’espace d’expression dans la société[19].

Une nouvelle légitimité ?

Aujourd’hui, le pouvoir du Parti ne semble pas véritablement menacé par une société qui reste atomisée. Au lendemain du massacre du 4 juin, le PC avait perdu toute légitimité auprès des citadins. En 1992, avec son voyage dans le Sud, Deng Xiaoping est parvenu à la refonder sur la performance économique. Le pouvoir du PC était légitimé par sa capacité à améliorer le niveau de vie de la population et la richesse du pays. La classe moyenne qui s’est développée à la faveur de cette  politique constitue l’un des soutiens essentiels du régime. Elle a certes des sujets de mécontentement, mais elle ne remet pas en question le pouvoir d’un parti qui a rempli son contrat. Aujourd’hui toutefois, devant les menaces de ralentissement de la croissance provoquées par la détérioration de l’économie mondiale, les nouveaux dirigeants cherchent à diversifier leur légitimité. Le rêve chinois cher à Xi Jinping consiste à faire de la Chine une grande puissance sur la scène internationale, et il n’hésite pas pour cela à adopter une attitude ferme, voire arrogante face à ses voisins. Mais Xi cherche également à développer les aspects moraux et politiques de la légitimité : en faisant appel aux « saines traditions du Parti », en rappelant que le PC avait été capable d’éliminer la corruption au lendemain de la prise de pouvoir, Xi cherche à développer la théorie de la supériorité du système à un moment où l’occident est plongé dans la crise : éléments de la tradition chinoise empruntés à un « confucianisme » syncrétique[20], ajoutés à ce que l’on appelait du temps de Mao, l’affirmation de « la supériorité du système socialiste ». Xi affirme ses trois confiances, confiances dans le système, dans l’idéologie et dans la théorie. Parviendra-t-il à emporter l’adhésion de citoyens qui réclament des résultats concrets à cette idée ? C’est sans doute l’un des principaux défis qui attend la nouvelle direction. En attendant, il est toujours interdit de réfléchir sur le passé.

………………

 [1] Nanfang renwu zhoukan (Southern People Weekly), 4/9/2012, http://www.nfpeople.com/story_view.php?id=3568

[2] Arrêtée le 7 novembre 2002, elle a été relâchée le 1er décembre 2003. Voir Philip Pan, « China Releases 3 Internet Writers, but Convicts 1 Other », Washington Post, 1/12 2003

[3] Yan Lianke, « On State-Sponsored Amnesia », New York Times, 1/4/2013, http://www.nytimes.com/2013/04/02/opinion/on-chinas-state-sponsored-amnesia.html?pagewanted=all&_r=0

 [4] V. Jean-Philippe Béja, A la recherche d’une ombre chinoise, Paris, Ed. du Seuil, 2004 , pp.120-124

[5] Voir l’éditorial du Quotidien du peuple, « Il faut lutter résolument contre le désordre», in J.-P.Béja, M.Bonnin, A.Peyraube, Le tremblement de terre de Pékin, Paris, Gallimard, «Au vif du sujet », 1991 ; pp.107-110. 

[6] V.Zhang Liang, Les archives de Tiananmen, Ed. du Félin, Paris, 2006

[7] ibid. [8] Voir le communiqué du 4ème plénum du 13ème comité central du PCC, sur Baidu Baike,

http://baike.baidu.com/link?url=uqAQcNz4DDyfVOPASgPdcKt8awmseAgBVI2gtqKmvUTyzu8-MfC0PW5v1TfyB1crzbrMlPfmRh9x2-y2STll1_(enchinois)

 [9] Chow Chung-Yan, « Chen and Yao’s plan to ‘set the record straight », South China Morning Post, 30/5/2012

[10] Joseph Kahn, « Chinese Officials Vow to Press Political Shake-Up, Saying Corruption

  Is Focus », New York Times, 27/9/2006

[11]Verna Yu, « Resolution of dispute a boost for Wang Yang”, South China Morning Post, 23/12/2011,http://www.scmp.com/portal/site/SCMP/menuitem.2af62ecb329d3d7733492d9253a0a0a0/?vgnextoid=8c47edcaa7664310VgnVCM100000360a0a0aRCRD&ss=China&s=News

 [12] Voir Xinhua, 12/11/2013, [3]

‘Leading team’ to spearhead drive for reform, party plenum resolves [4 et Harold Thibault, « M.Xi et seulement M.Xi », Le Monde, 7 janvier 2014,http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2014/01/07/chine-m-xi-et-seulement-m-xi_4344048_3232.html

 [13] V. Human Rights Watch, Nipped in the Bud : The Suppression of the China Democracy Party, Septembre 2000,http://www.hrw.org/reports/2000/china/

 [14] « President Xi Jinping will head the central Internet security and informatization leading group », Xinhua, 27/2/2014

[15] L’arrestation de Charlie Xie, un Big V disposant de dizaines de millions de partisans sur weibo, le twitter chinois, (Voir Keith Zhai, « Charles Xue Biqun admits Weibo fuelled ego, state media reports », South China Morning Post, 16/9/2013,http://www.scmp.com/news/china/article/1310567/charles-xue-biqun-admits-weibo-fuelled-ego-state-media-reports) et les menaces à l’égard d’autres de ces vedettes couplée à l’adoption d’une loi condamnant la propagation de « rumeurs » (Jeremy Daum, « SPC and SPP Interpretation on Internet Speech Crimes », http://chinalawtranslate.com/en/spc-and-spp-interpretation-on-internet-speech-crimes/) ont porté un coup à la liberté d’expression.

[16] Voir le rapport d’Amnesty International, 1998, http://www.refworld.org/docid/3ae6a9f52e.html

 [17] V. « L’inlassable combat pour l’Etat de Droit en Chine », Le Monde, 23/1/2014 http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2014/01/23/l-inlassable-combat-pour-l-etat-de-droit-en-chine_4352964_3232.html

 [18] V. J-P .Béja, A la recherche…, op.cit. p.129

[19] A la veille du mois de juin, plus de 15 ont été détenus pénalement

[20] Voir le discours de Xi Jinping à l’Université de Pékin, berceau de l’anti-confucianisme, le 4 mai 2014. Xi a incité les étudiants à être fiers de leurs traditions culturelles

Publié dans Chine, Tian'anmen | Pas de Commentaire »

10/ -Marie Holzman – Les jeunes Chinois ne savent absolument rien

Posté par cercletibetverite le 5 juin 2014

10/

Marie Holzman

«Les jeunes Chinois ne savent absolument rien de Tiananmen»

Cordélia BONAL - 3 juin 2014 à 19h03 -
 
Manifestation pro-démocratie à Shenzhen le 22 mai 1989. Manifestation pro-démocratie à Shenzhen le 22 mai 1989. (Photo Reuters. )
 
INTERVIEW

Pour la sinologue Marie Holzman, vingt-cinq ans après, la répression contre ceux qui veulent ranimer la mémoire du massacre n’a jamais été aussi dure.

 

 Ces 3 et 4 juin marquent le 25e anniversaire de la répression du mouvement démocratique de Tiananmen, qui s’était soldée en 1989 par la mort d’un millier de personnes à Pékin. Aujourd’hui, le sujet reste plus que jamais tabou en Chine, ainsi que l’explique la journaliste et traductrice Marie Holzman, qui préside de l’association Solidarité Chine, créée en 1989 à la suite du massacre de Tiananmen.

– Vingt-cinq ans après, le tabou est-il encore total en Chine ?

Evoquer le sujet reste strictement impossible, et cela va de mal en pis. Cette année la répression se montre particulièrement féroce. La police a mené au moins une cinquantaine d’arrestations, y compris parmi des personnalités très connue, comme Gao Yu, une célèbre journaliste d’investigation, qui avait été incarcérée en 1989 pour avoir participé à Tiananmen, puis détenue durant six ans à partir de 1993. Elle a été arrêtée le 26 avril alors qu’elle se rendait à un débat sur les événements de Tiananmen organisé clandestinement dans un appartement de Pékin par 13 dissidents. Son chef d’inculpation, «tentative de subversion de l’Etat», l’expose à plusieurs années de prison. Bien d’autres militants ont été arrêtés ces dernières semaines, comme l’historien Xu Youyu ou la blogueuse Liu Ping. Ils ont même réussi à calmer Ai Weiwei.

Je me souviens qu’en 1999, pour les 10 ans de Tiananmen, l’écrivain Liao Yiwu avait été interviewé au téléphone par Radio Free Asia, qui lui avait demandé de déclamer son poème Le Grand Massacre, un texte important sur la répression de juin 1989. La police postée devant chez lui a tout entendu. Pourtant, elle ne l’a pas arrêté. Il s’en est étonné, les policiers lui ont répondu que ce n’était pas la peine par ce qu’il s’agissait d’une radio étrangère. S’il cela s’était passé aujourd’hui, Liao Yiwu serait en détention ou en résidence surveillée.

– Pourquoi est-ce pire aujourd’hui ?

Il y a la date symbolique des 25 ans, mais je crois aussi que le régime a peur. Il y a de plus en plus de manifestations, et elles sont de plus en plus violentes. La population se rebelle. Prenez ce qu’il s’est passé à Hangzhou, dans l’est du pays, début mai. Des citadins ont protesté contre l’installation d’une usine d’incinération. Les choses ont rapidement dégénéré, il y a eu quatre morts, des dizaines de blessés, dont de nombreux policiers, et des centaines d’arrestations.

– Existe-t-il malgré tout des tentatives de commémorations, même minimes, de Tiananmen en Chine ?

En 1999, Jiang Qisheng, un militant des droits civiques, avait proposé qu’on allume des bougies, devant les portes, sur les rebords de fenêtre, pour commémorer Tiananmen. Il a aussitôt été arrêté et a fait quatre ans de prison. Il n’y a évidemment jamais eu de bougies. Mais il avait eu le courage d’essayer de faire bouger les choses. Il reste quelques voix comme celle-ci mais très peu. Les choses finiront bien par craquer un jour, mais aujourd’hui la société civile est complètement étouffée.

– Et sur Internet, black-out total ?

Si vous cherchez Tiananmen sur le Web, vous continuez à tomber sur une photo de la place, calme, au soleil, avec le portrait de Mao. Bien sûr, il est possible de contourner la cybersurveillance et son système de mots-clés, mais encore faut-il vouloir chercher. La plupart des Chinois sont peu politisés. Ils travaillent beaucoup et préfèrent se concentrer sur leur travail que de remuer le passé.

– Que savent les jeunes Chinois d’aujourd’hui de Tiananmen ?

Chez les 15-25 ans, rien. Il y a un formatage terrible à l’école. On vous apprend qu’en 1989 il y a eu quelques fauteurs de troubles, que la police est intervenue et que tout est rapidement rentré dans l’ordre. La réalité n’est pas davantage dite au sein des familles, parce que les parents qui ont connu Tiananmen ont peur d’exposer leurs enfants à la répression. Bao Tong, ancien haut cadre du parti qui était pro-réforme et a été emprisonné pour cela, avait expliqué qu’il lui était absolument impossible de parler à son petit-fils de Tiananmen parce qu’il pensait que c’était trop dangereux pour lui. C’est quand les jeunes Chinois se retrouvent à l’étranger qu’ils découvrent ce qu’a été Tiananmen. Ils tombent des nues. Ils sont souvent très réceptifs, j’en ai vu qui était bouleversés.

– Que sont devenus les anciens leaders de Tiananmen ?

Ceux qui sont restés en Chine ont purgé leur peine mais il leur est très difficile de se réinsérer. Ils dépendent souvent de dons envoyés par des associations à l’étranger. Mais la plupart ont quitté la Chine. Beaucoup se sont fondus dans la masse, d’autres, devenus avocats ou professeurs, continuent à se mobiliser. Mais même à l’étranger, il leur est encore très difficile de témoigner. Ils craignent les répercussions pour leur famille restée en Chine. Beaucoup ont encore leurs vieux parents là-bas et aimeraient les revoir avant leur mort. Ils savent que s’ils parlent dans les médias étrangers, ils risquent d’être interdits de retourner en Chine. Ils se savent surveillés, la menace est constance. C’est terrible, ça veut dire que le régime a gagné.

Cordélia BONAL

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Le massacre de la place Tiananmen: une répétition au Tibet

Posté par cercletibetverite le 4 juin 2014

Wednesday, 4 Juin, 2014

http://claudearpi.blogspot.fr/2014/06/the-tiananmen-square-massacre-rehearsal.html

Le massacre de la place Tiananmen: une répétition au Tibet

Le massacre de la place Tiananmen: une répétition au Tibet dans Tian'anmen TiananmenSquare1

Il était une répétition de l’incident de Tiananmen qui a vu l’armée de prendre sur la place et tuant des centaines d’étudiants. 
C’est arrivé à Lhassa, au Tibet, trois mois avant la répression de la place;une jeune secrétaire du Parti a ensuite démontré aux aînés à Beijing qu’il avait la capacité à gérer les situations les plus difficiles. 
Il a été récompensé de manière appropriée;quelques années plus tard, il est devenu secrétaire général du Parti et président de la République populaire de Chine. 
Je suis reposter ici un article écrit en 2002 pour Rediff.com. 
Comme vous pouvez le voir, il vaut mieux être difficile en Chine. 
Au l’incident de Tiananmen, j’aime les remarques faites hier par Bill Bishop dans son Bulletin Sinocism . Il a écrit:

Je suis arrivé à la Chine 25 ans, de passer le second semestre de ma première année à l’Université de Pékin. Nous sommes arrivés à la fin de Janvier et je suis resté jusqu’à la troisième semaine de Juin. Pas celui qui était à Pékin alors n’oubliera jamais le Printemps de Pékin et répression qui a suivi.
L’une leçon que j’ai retiré de ces premiers mois en Chine, c’est que c’est toujours une erreur de sous-estimer ce que le Parti va faire pour rester au pouvoir.
C’est leçon, qui a tenu très bien au cours du dernier quart de siècle, c’est pourquoi je continue de croire que Xi Jinping est très sérieux au sujet des réformes économiques et reining dans la corruption. Il ne manque pas de gens, à l’intérieur et à l’extérieur de la Chine, qui croient les efforts de Xi échouera sans que ladite réforme politique, mais Xi et ses collègues semblent être en désaccord. Les réformes politiques dans tous les sens occidental ou libérale semblent encore moins probable maintenant que ce qu’ils ont depuis des décennies.  

La Chine ne va pas changer rapidement et la Chine restera agressif. 
problème Te est que Pékin continue de croire que tous les problèmes sont dus à son «mauvais» et les voisins « provocation ». 
Le 30 mai, Le Quotidien du Peuple a rapporté que Fu Ying, la Président de la commission des affaires étrangères du Congrès national du peuple, a suggéré lors d’une émission de télévision que « toutes les questions dans les mers autour de la Chine ont été causés par le comportement provocateur démontré par les pays voisins de la Chine ».  
Elle, bien sûr, a mentionné que le Japon qui « fait face à la question de savoir s’il va continuer sur le chemin d’être une nation ou non pacifique ». 
Après avoir dit que la Chine ne sera pas renoncer à des solutions pacifiques, Fu a ajouté que «toutefois, des réponses fortes sont nécessaires face aux défis. Cette position est également nécessaire pour maintenir l’ordre pacifique et stable dans l’ensemble de la région « . 
Inde aura aussi à faire face à ces fortes réponses «pacifiques» de Pékin. 
  
De Toit du Monde au haut de la Partie

Claude Arpi Rediff.com Décembre 10, 2002 Le suspense a pris fin le dernier jour du 16 Congrès du Parti communiste de Chine à Pékin lorsque les neuf élus ont émergé dans le Grand Hall du Peuple. Hu Jintao, fraîchement nommé secrétaire général du parti, a été la tête de ses huit camarades. Chine eu un nouveau leadership. présence de Hu n’était pas une surprise que le monde savait qu’il avait été soigné pendant des années par son mentor et dernier empereur de la Chine Jiang Zemin. Cependant, il y avait des spéculations sur qui Hu, «l’homme gris de la partie, ‘était vraiment. plupart des médias internationaux ont répété que très peu a été connu au sujet du nouveau patron de la Chine Toutefois, une partie de sa vie est bien documentée:.. la période, avant de monter au comité permanent du Politburo du PCC en 1992 A cette époque, le «chef de base de la Forth génération» était pour le secrétaire quatre années de partie de la région autonome du Tibet à Lhassa. Il est intéressant de regarder de plus près la façon dont Hu utilisé son poste au Tibet comme un tremplin pour accéder à l’échelon supérieur de l’Empire du Milieu. Hu a toujours su que de «rechercher la gloire» n’aide pas à grimper l’échelle de la partie. C’est sans doute pourquoi il n’a jamais aimé être sous les projecteurs ou donner des interviews à la presse étrangère. On peut suivre de près ses pas par sa déclaration soit à la télévision Lhasa ou par les organes officiels du parti. Parmi ses premières années, nous savons peu de choses si ce n’est que l’un de ses meilleurs amis était Zhang Hong, qui plus tard est devenu le beau-fils de Deng Xiaoping droit. En tant qu’ingénieur mécanique, Hu a été publié sur différents sites dans toute la Chine, mais en 1980, il est remarqué par Song Ping, le patron du parti dans la province de Gansu et a été rapidement promu. Il a finalement rejoint le Cours Jeune Cadre à l’école du Parti à Pékin en 1981. C’est là qu’il est censé avoir rencontré Hu Yaobang, secrétaire général du PCC, qui est devenu son premier mentor. L’Hu aîné était certainement l’un des plus dirigeants remarquables de la Chine moderne et un grand réformateur. Rappelez-vous qu’il est à son enterrement, après sa mort soudaine lors d’une réunion du Bureau politique, qui a déclenché la révolution Tiananmen étudiant. L’un des faits les plus remarquables de la Hu ancien était que quand il a visité le Tibet en 1980, il a été tellement ému par la souffrance du peuple tibétain sous régime communiste, qu’il a décidé de traiter 5.000 fonctionnaires réunis à Lhassa. Il a admis publiquement que le parti «a laissé le peuple tibétain vers le bas» et il a ajouté:. «La vie du peuple tibétain n’a pas été notablement améliorée» après l’invasion chinoise en 1950 Lorsque l’aîné Hu a essayé d’introduire des réformes en Chine dans le début des années quatre-vingt, il a été violemment opposés et critiquées par les forces conservatrices au sein du parti. Pendant cette période, il semble Hu Jintao, qui a été le premier secrétaire de la Ligue de la jeunesse communiste, lui défendu.Cependant, au milieu des années quatre-vingt, la direction du vent avait commencé à changer à Beijing. C’est alors que le jeune Hu a montré qu’il était déjà un grand maître. avec l’équilibre du pouvoir se déplaçant lentement, Hu aîné a commencé à perdre les éléments les plus conservateurs dirigés par Li Peng et Qiao Shi, et le jeune Hu se réaligner avec dextérité. Les changements dans la partie ont été inscrits sur la question tibétaine. Après la visite de Hu personnes âgées au Tibet en 1980, Pékin avait depuis quelques années une politique de Tibet ouvert. Le Dalaï Lama a été autorisé à envoyer quatre délégations fait de trouver et de deux équipes de négociation au Tibet et en Chine. Les discussions ont porté sur le rôle futur du Dalaï Lama au Tibet. Mais en 1985, en raison des changements de Pékin, l’ouverture est venu à un arrêt brutal et une visite au Tibet et de la Chine par le leader tibétain a été annulée. détection du vent, Hu Jintao a commencé en se penchant vers son nouveau mentor Qiao Shi qui était en charge de la sécurité intérieure dans le cabinet chinois. Au Tibet, les événements ont pris une tournure pour le pire en Septembre 1987, lorsque certains moines ont manifesté à Lhassa contre le régime chinois. Pendant ces jours, des centaines de visiteurs et des personnes des médias étaient présents dans la capitale tibétaine et les images de la répression qui a suivi ont été signalés dans le monde entier. Dans les mois suivants, les incidents continuent de se produire et plusieurs Tibétains ont perdu la vie. Début 1988, la direction chinoise est devenue de plus en plus nerveux car ils avaient le sentiment de perdre la face aux yeux du monde. Les moines, les mêmes personnes qu’ils étaient censés avoir «libéré» de l’emprise du clergé, ont été maintenant révoltent contre la «mère patrie». Mais le pire pour Pékin:. Si la situation a été autorisé à la dérive, la Chine pourrait suivre l’Union soviétique sur le chemin de la désintégration . Quelque chose devait être fait le premier bouc émissaire était Wu Jinghua, l’Ancien protégé de Hu qui a perdu son emploi en tant que secrétaire du parti dans Lhassa. Officiellement, il a eu une crise cardiaque lors d’une réunion en Juin 1988 »en raison d’un climat glacial froid et le manque d’oxygène, plus surchargé de travail pendant une longue période. » Son erreur était qu’il avait scrupuleusement mis en œuvre les politiques de l’Hu personnes âgées vers le Tibet. A Pékin, Hu Yaobang a été remplacé par Zhao Ziyang qui serait purgée après les événements de la place Tiananmen. Les hommes forts du Politburo étaient Li Peng et nouveau mentor de la Hu jeune Qiao Shi qui a visité le Tibet en Juillet 1988. C’est probablement à ce moment-là qu’il a été décidé de nommer Hu jiantao pour remplacer Wu Jinghua comme chef Tibet. Il devait être le tour crucial dans la carrière de Hu. Il savait probablement qu’il avait à donner des résultats en très peu de temps pour rembourser la confiance placée en lui par Qiao Shi. Hu savait qu’il ne pouvait pas se permettre d’échouer.N’avait pas Qiao Shi menacé de «répression impitoyable» si les manifestations n’ont pas été immédiatement arrêtés? Le jeune Hu a repris la région rebelle le 12 Janvier 1989. Un document de Hong Kong Ching Kuang Chiao a écrit à l’époque: «S’il peut stabiliser la situation au Tibet qui, bien sûr, être la première étape vers une augmentation rapide de la fortune politique de Hu Jintao … Si il règne Tibet succès, peut-être la question sur l’esprit de tout le monde dans un avenir proche pourrait être: Will Hu Jintao devenir une superstar sur la Chine scène politique? Le 19 Janvier, Hu a tenu une réunion avec l’Armée de libération du peuple. Lors de son discours, il a parlé des «nouvelles instructions du Comité central du PCC sur le travail au Tibet. Allusion au rôle de l’APL: en effet, il était un mauvais présage pour les Tibétains, surtout après Hu a dit l’armée: «. Nous devons renforcer le contrôle des monastères et des temples» Une semaine plus tard, un journal de Beijing Zhongguo Xinwen Elle a publié un entretien avec Hu dans lequel il décrit ses deux missions principales au Tibet: «Pour sauvegarder l’unification de la patrie, d’adopter une position claire à s’opposer au séparatisme, et de stabiliser la situation au Tibet, et puis:« de continuer à mener à bien la construction économique, des efforts redoublés pour développer l’économie des produits de base ». Ce serait connu plus tard comme la stratégie de Hu de «saisir avec les deux mains. » Depuis ce jour, les événements se sont très rapidement. Le 23 Janvier, Hu a visité le monastère de Tashilhunpo à Shigatse. Il était accompagné par le Panchen Lama, le deuxième plus haut rang lama tibétain après le Dalaï Lama. L’occasion officielle était la consécration d’un stupa contenant la dépouille mortelle de l’un des précédents panchen-lamas. A la surprise de tout le monde, au cours de la fonction, le Panchen Lama a dénoncé le rôle du Parti communiste au Tibet: «bien qu’il y ait eu des développements au Tibet depuis sa libération, ce développement a coûté plus cher que ses réalisations. Cette erreur ne doit jamais être répété. Quatre jours plus tard, il est décédé dans des circonstances mystérieuses. Bien que les Tibétains ont cru qu’il a été assassiné, il n’a jamais été prouvé. Il est dit que le Panchen Lama avait une grave querelle avec Qiao Shi juste avant son départ pour le Tibet. Que ce soit vrai ou pas, la scène a été autorisé à la «répression impitoyable. » Quand une manifestation a éclaté le 5 Mars, la Police armée du peuple ont rapidement pris le contrôle de la situation. Journaliste chinois Tang Daxian, qui avait des relations au sein du parti et a été témoin de certains événements, a écrit plus tard dans de Londres The Observer que de nombreux événements étaient le stade géré par le PAP. Pékin avait ordonné la répression. Son information a été que le seul Mars 6, 387 Tibétains ont été massacrés autour de la cathédrale centrale à Lhassa. Le lendemain, le président Hu a déclaré que «le PAP en suivant les instructions du Comité central (lire Qiao Shi) a maintenu l’unité de la patrie … la majorité des Tibétains qui avaient rejoint la perturbation … doit être fait pour se sentir coupable et promettre qu’ils ne feraient jamais de nouveau. «  La loi martiale a été serré le 8 Mars. Les événements tragiques survenus à Lhassa semblent avoir été une répétition pour un important même plus épisode: . la rébellion des étudiants sur la place Tiananmen trois mois plus tard , Hu Jintao a déclaré à Xinhua agence de nouvelles quelques jours après les événements: «Nous devons faire preuve de vigilance contre l’activité possible par la poignée de séparatistes et les frapper à coups implacables. Nous devons infliger une peine plus sévère à ceux qui commencer fauteur de trouble après la déclaration de la loi martiale. Sa mise en œuvre impitoyable des ordres de ses patrons et la lecture ultérieure des événements de Lhassa à la place Tiananmen a prouvé qu’il était un leader qui pourrait être invoqué. Lorsque, après le massacre de la place, Jiang Zemin remplacé Zhao Ziyang, il se souvint de ce. Hu était de rester pour quatre années de plus au Tibet, si le travail a été fait en trois mois. Hu jamais aimé Tibet. Il a dit une fois un journaliste qu’il «n’aimait pas l’altitude, le climat du Tibet et le manque de culture. Au cours des mois et des années suivantes, il a commencé la navette entre Lhassa et Pékin, où le pouvoir réel était. Il était une plaisanterie commune sur Hu entre cadres tibétains: «Où est Hu ‘ La réponse a été: «Hu est à l’hôpital de Pékin. Il devait se présenter officiellement malade à chaque fois qu’il allait à Pékin! Dans les mois suivants, Hu stabilisé davantage la situation en ciblant cadres tibétains hébergeant pensées séparatistes. Il croyait que le principal «mal» était la religion, et en particulier les monastères qui ont été «utilisent les croyances superstitieuses féodales et à escroquer et mal de gens,« retardant ainsi la «civilisation spirituelle socialiste» annoncée par Jiang Zemin. Le 30 Avril 1990, la loi martiale a finalement été levé. Hu a utilisé ses années restantes de secrétaire du parti à inverser complètement les politiques de la Hu personnes âgées. Au lieu de fournir un soutien aux Tibétains pour préserver leur culture, le jeune Hu a tenté de l’assimiler à la culture Han. Alors que le Hu Elder voulait que les Tibétains d’être autonome et de prendre leur avenir en mains, il a créé des régimes d’apporter plus de fonctionnaires et colons Han au toit du monde, détruisant plus d’unicité tibétain. Lors d’une visite au Tibet en 1990, Jiang Zemin a fait écho aux vues de M. Hu: «Il est nécessaire de renforcer l’éducation dans le patriotisme et le socialisme à la lumière de la situation en Chine et au Tibet, afin de rendre les élèves savent dès l’enfance que le Tibet est une partie sacrée inaliénable de la grande famille de la patrie , et qu’il n’y aura pas de nouveau Tibet socialiste s’il n’y a pas PCC. Il semble que, pendant la visite de Jiang Zemin au Tibet, une relation étroite a été établie entre le secrétaire général et son futur protégé. Il ne fait aucun doute que les événements de la trois premiers mois au Tibet gagnaient Hu l’admiration de beaucoup à Pékin. Alors que l’empire chinois était sur ​​le point de se désintégrer et aurait pu suivre l’exemple de l’Union soviétique, son entreprise de manutention de la situation et de l’obéissance aux ordres du parti ont été récompensés en 1992 par un siège au comité permanent. Il était la prochaine étape vers le sommet. C’est probablement vrai que, en 1989, Hu a sauvé la Chine qui aurait plongé dans le «chaos» tant redoutée par les empereurs chinois. Tibet avait été perdu, sans doute d’autres provinces comme le Xinjiang auraient suivi en succession rapide. Maintenant que la jeune Hu a atteint le sommet, ce qu’il va continuer à «saisir la Chine avec les deux mains» et de renforcer la sécurité à développer économiquement la Chine? À bien des égards, la Chine fait face à des problèmes plus graves que maintenant 1989: le chômage, le capitalisme sauvage, la corruption, les aspirations régionales, la pollution, les problèmes alimentaires sont quelques-unes des questions que le jeune Hu devra faire face. Pour ce, peut-il utiliser la force comme ses aînés du parti lui avaient ordonné de le faire au Tibet, ou doit-il choisir la voie de la Hu personnes âgées, ouvrir le système et, finalement, donner plus de pouvoir au peuple, avec tous les risques que cela implique? Seul l’avenir nous le dira, mais il aura certainement besoin de plus de deux mains pour saisir l’avenir de la République populaire. 

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13/ -Amnesty – lettre au président chinois Xi Jinping

Posté par cercletibetverite le 4 juin 2014

13/

Transmis par AI Dunkerque 106  avenue du Casino – 59240 DUNKERQUE
Secrétariat national: 76  bd de la Villette – 75940 PARIS CEDEX 19
                                                                         

Mouvement impartial d’interventions directes

pour la libération des prisonniers d’opinion dans le monde,

l’abolition de la torture et de la peine de mort.

 Place Tian’Anmen : nous n’oublions pas !

 

Faisons-le savoir au président chinois Xi Jinping 

………………………………………………………………………..

NOM, Prénom : ……………………………………

 

Adresse : ……………………………………………

 

………………………………………………………

 

Ambassade de Chine

11 avenue George V

75008  PARIS

Monsieur Xi Jinping

Président de la République Populaire de Chine

Monsieur le Président,

Nous souhaitons vous faire savoir que nous n’oublions pas le massacre de la place Tian an Men qui a eu lieu il y a 25 ans. Le 4 juin 1989, l’armée chinoise a écrasé dans le sang le « printemps chinois » qui réclamait la liberté et la démocratie : elle a tué des centaines d’étudiants non armés qui participaient à une manifestation non-violente, et en a blessé des milliers d’autres.

  clip_image002

 Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, nos salutations respectueuses.

 

date :                                                                                     signature :

…………………………..

Reporters sans frontières

Chine – 25e anniversaire de Tian’anmen

Vingt-cinq ans après les événements de la place Tian’anmen, les citoyens chinois sont privés de leurs droits  fondamentaux. A l’approche de l’anniversaire de la tragique répression du mouvement de liberté de 1989, les arrestations de journalistes et blogueurs se multiplient et le pouvoir chinois renoue avec la sinistre tradition des « confessions publiques », comme à l’époque de Mao. La constitution chinoise prévoit pourtant explicitement que « les citoyens disposent de la liberté de parole, de presse, de réunion, d’association, de défilé et de manifestation ». En signant notre pétition, appelez le gouvernement de la République populaire de Chine à appliquer sa propre constitution et à cesser d’opprimer son peuple.

Signer la pétition de Reporters sans frontières  communication@rsf.org

 

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