Avec seulement 23,72%, le taux d’urbanisation de la « Région Autonome du Tibet » est demeuré en 2013 le plus lent de la République populaire de Chine dont le taux propre était de 53,73%. Mais avec un objectif de croissance du PIB de la région fixé à 12%, ce chiffre inférieur au reste de la Chine ne va pas le demeurer longtemps et le rythme de l’immigration chinoise est susceptible de s’accélérer.
L’urbanisation est directement liée à l’augmentation de la proportion des immigrants chinois dans la population de la région. Ceci est la plus forte des préoccupations pour la survie de l’identité ethnique et culturelle du plateau tibétain et de son fragile environnement [1].
En 2014, la Chine a attribué le statut de villes aux Préfectures de Chamdo [2] et Shigatsé [3] de la « Région Autonome du Tibet« , les engageant vers une plus forte urbanisation et un développement rapide, entraînant davantage d’immigration chinoise.
Sonam Dorje, membre de la Conférence consultative politique du peuple chinois, qui conseille le Parlement de la Chine, et directeur de la Commission des Ressources économiques-démographiques et de l’Environnement de la « Région Autonome du Tibet« , a déclaré que l’urbanisation était une étape essentielle de la modernisation du Tibet et de l’accès à une société à la prospérité modérée. Cela a été l’objectif principal de la série des cinq forums sur le développement du Tibet menés par les hauts dirigeants de la Chine depuis février 1980. [4]
Alors que la Chine elle-même a réduit sa prévision de croissance de son PIB à la « nouvelle normalité« , en dessous d’une croissance à deux chiffres, à 7% pour cette année, la plupart de ses provinces lui emboîtant le pas, les prévisions de croissance pour la « Région Autonome du Tibet » ont été maintenues à 12%, comme pour les deux dernières décennies ou avant.
Justifiant la nécessité d’une semblable et même peut-être plus rapide urbanisation, Sonam Dorje a poursuivi : « En termes de densité urbaine, il existe plus de 200 villes et villages par km2 [5] dans la zone côtière (en Chine proprement dite), et plus de 20 en moyenne à l’échelle nationale. Mais il n’y a que deux villes et villages au Tibet, ce qui est assez disséminé« . Il a appelé à davantage de routes, chemins de fer et compagnies aériennes pour l’urbanisation de la « Région Autonome du Tibet« . Il a ajouté que l’un des critères pour l’urbanisation de la région est la construction de villes vivables composées d’habitants ayant des niveaux élevés d’éducation et de compétences professionnelles.
Sonam Dorje a suggéré, cependant, que le Gouvernement régional devait être pragmatique et ne pas viser trop haut dans sa vision de l’urbanisation, l’invitant à apprendre des expériences passées et du processus d’urbanisation d’autres villes en Chine.
Source : Tibetan Review, 17 mars 2015.

Lhasa, capital city of Tibet.
(TibetanReview.net, Mar17, 2015) – At just 23.72 percent, the rate of urbanization of Tibet Autonomous Region (TAR) in 2013 remained the slowest in the People’s Republic of China whose own rate was 53.73 percent, reported China’s online Tibet news service eng.tibet.cn Mar 16, citing the Blue Book on the Competitiveness of China’s Provinces and Autonomous Regions for 2015 issued recently by the official China Academy of Social Sciences. But with the GDP growth target for the region set at 12 percent against much lower figure for the rest of the People’s Republic of China, this many not remain for long and pace of Chinese immigration appears likely to increase.
Urbanization is directly linked to raising the share of Chinese immigrants in the region’s population. This is seen as the biggest concern for the survival of the ethnic and cultural identity of the Tibetan Plateau and its fragile environment. In 2014, China upgraded the Chamdo and Shigatse prefectures of TAR to the status of cities, setting them on the path of more rapid urbanization and development, entailing more Chinese immigration.
Sonam Dorje, CPPCC (Chinese people’s Political Consultative Conference, which advices China’s parliament) member and director of Economic-Demographic Resources and Environment Commission of the Tibet Autonomous Region, has said urbanization is an essential step for Tibet to achieve modernization and become a society of moderate prosperity. And this has been the main objective of the series of four Tibet development forums held by China’s top leadership since Feb 1980.
Whereas China itself has lowered its GDP growth forecast to the “new normal”, below double-digit growth, for this year at 7 percent, with most of its provinces following suit, growth forecast for the TAR has been kept at 12 percent, as in the past couple of decades or so.
Justifying the need for further and perhaps more rapid urbanization of Tibet, Sonam Dorje has said, “In terms of city density, there are over 200 cities and towns in the coastal area per square kilometers (in China proper), and over 20 on average nationally. But there are only two cities and towns in Tibet, which is quite spread out.” He has called for more public roads, railways and airlines for the TAR urbanization. He has added that one criterion for the region’s urbanization is the building of livable cities composed of residents with high levels of education and professional skills.
Sonam Dorje has suggested, however, that the regional government should be practical and not aim too high in its urbanization drive, calling on it to learn from past experiences and the urbanization process of other cities in China.