Cette information que nous mettons sur le site n’est pas nouvelle.Elle reprend un article paru dans le Parisien du 23 Juin 2014 (ci-dessous), mais, malheureusement elle reste complètement d’actualité.
Environ une centaine de réfugié(e)s tibétain(e)s sont aujourd’hui en attente à Conflans-Ste-Honorine (Yvelines). Une grande majorité d’entre eux est accueillie sur le bateau « Je sers », lieu d’accueil géré par l’association « La Pierre Blanche » mais celle-ci a beaucoup de mal à faire face à cet afflux et un certain nombre de tibétains en sont réduit à dormir sous le pont de la N184 enjambant l’Oise sur cette commune.
De toutes les manières, ce bateau ne peut correspondre qu’à une solution provisoire et il est indispensable que nos amis tibétains puissent rapidement trouver des voies de sortie, à la fois en termes d’hébergement, mais aussi de formation et d’insertion sociale et professionnelle.
Il n’est pas dans les objectifs de France-Tibet de se transformer en association caritative, mais nous ne pouvons pas rester indifférent et nous désintéresser du sort de ces réfugiés.
France-Tibet a décidé d’apporter tout son soutien à l’association La Pierre Blanche.
Repas collectif dans la péniche « Je sers ».
Photo France-Tibet>
Mais passé le premier sentiment de révolte face à cette situation et de l’appel classique à la solidarité, nous avons opté de porter une aide qui ne soit pas forcément spectaculaire mais qui puisse s’inscrire dans la durée et apporter aux réfugiés, autant que nos moyens nous le permettront, des réponses concrètes à leurs besoins.
Après deux entretiens avec le Directeur de l’Association, nous envisageons trois axes d’intervention :
1° Tout d’abord apporter une aide concrète à l’assistance médicale des réfugiés. C’est un point manifestement très important et sur lequel l’association La Pierre Blanche est plutôt démunie.
2° Ensuite, nous sommes en réflexion pour leur apporter un appui administratif et, bien entendu dans la perspective de leur faciliter l’obtention des papiers nécessaires à la légalité de leur présence en France.
3° Enfin, l’association La pierre Blanche est débordée par l’afflux de réfugiés. Il est nécessaire de rapidement arriver à leur trouver d’autres lieux d’accueil, et qui pourront, si possible et au-delà du simple hébergement les aider à progressivement s’insérer dans le tissu social de leur pays d’accueil, la France.
C’est un programme à la fois ambitieux mais réalisable. Pour cela, toutes les bonnes volontés seront les bienvenues.
Alors, si vous disposez de possibilités d’hébergement, si vous avez des idées pour aider ces réfugiés, si vous voulez participer à cette action, vous pouvez déjà prendre contact avec nous : Assistance-refugies@france-tibet.com
Des réfugiés tibétains dorment sous le pont
Plusieurs dizaines de demandeurs d’asile vivent depuis quatre mois dans un campement de fortune sous la N 184.
Article paru dans « Le Parisien » en date du 23 juin 2014
http://www.leparisien.fr/espace-premium/yvelines-78/des-refugies-tibetains-dorment-sous-le-pont-23-06-2014-3944127.php
Publié le 23.06.2014
Conflans-Sainte-Honorine, le 14 juin. En attendant la décision de l’Office de protection des réfugiés, ces exilés tibétains ont décidé d’installer leur campement de fortune sous ce pont. | (M.C.)
Les habitants de la rive gauche de Conflans-Sainte-Honorine ont pu le constater : depuis quatre mois, plusieurs réfugiés tibétains dorment sous le pont de la N 184. Ces hommes, âgés de 25 à 43 ans, demandent l’asile politique en France. Les nouvelles de Chine le rappellent souvent : « Au Tibet, on ne respecte pas les Droits de l’homme comme en Europe, affirme dans un bon anglais Ngawang Kalsang, 26 ans.
Notre culture tibétaine et notre langue sont bafouées par les autorités chinoises. Nous ne pouvons pas exprimer nos opinions, comme celle de voir le dalaï-lama revenir au Tibet, sous peine d’aller en prison. »
Ce bouddhiste pratiquant a décidé de quitter son pays après avoir été pris en chasse par la police chinoise. Guide touristique au Tibet, il s’épanchait trop librement auprès des étrangers sur les conditions de vie des Tibétains en Chine. Arrivé à Paris en provenance du Népal il y a un mois, ce jeune homme affirme avoir payé un passeport et un billet d’avion pour près de 3 000 $. Ngawang ne savait pas où se diriger pour retrouver des compatriotes en exil. Après son atterrissage à Roissy, il a passé quelques nuits le long des routes avant d’arriver au pont de Conflans. Aujourd’hui, il attend la décision de l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra). Une instance qui pourrait lui délivrer sa demande d’asile.
Mais ses compagnons d’infortune ne peuvent pas tous être pris en charge par un centre d’accueil des demandeurs d’asiles. Conséquence : ceux qui ont élu refuge sous le pont de Conflans doivent dormir à deux sur des matelas une personne, dans un environnement très bruyant fait de vibrations de poids lourds incessantes. « Au moins, maintenant c’est l’été et il fait moins froid la nuit », se contente Pema Iashi, 26 ans.
Avant de quitter leur pays, la plupart d’entre eux avaient déjà entendu parler de l’association la Pierre blanche, à Conflans. Cette structure les accueille le jour mais aussi la nuit, pour ceux qui sont hébergés sur le bateau « Je Sers ». « Avant qu’ils dorment sous le pont, la commune était depuis longtemps une destination connue des demandeurs d’asile tibétains, affirme Philippe Court, sous-préfet de Saint-Germain-en-Laye. On peut dire qu’il y a des habitudes dans les flux d’asile et que le bouche-à-oreille fonctionne. Il faut également souligner que c’est une population très paisible, avec qui on ne rencontre aucune difficulté à communiquer. »
A la Pierre blanche, les avis sont les mêmes : « Je suis très admiratif de leur comportement, affirme Christian Souchon, président de l’association. Ils vivent tous des moments extrêmement durs. Ils sont loin de leur famille, ont traversé le monde pour fuir une situation très difficile et ils ne se plaignent pas. » Sans oublier qu’ils participent à l’intendance de l’association : « Ils cultivent des légumes dans nos champs et ces aliments servent ensuite pour les repas que l’on sert à nos hôtes », ajoute Christian Souchon.
Malgré la rudesse de ses conditions de vie, Pema Iashi affiche sa satisfaction : « Ici, on peut au moins se rassembler et parler notre langue. Par contre, certains d’entre nous ne maîtrisent pas très bien l’anglais. Et c’est frustrant car nous voudrions parler du Tibet aux habitants de la ville, aux Français, leur parler de la souffrance de notre peuple. » Cette volonté se traduit par l’accueil chaleureux que quiconque cherchant à communiquer avec ces demandeurs d’asile reçoit s’il se rend sous le pont de Conflans-Sainte-Honorine.
Le Parisien
Pour en savoir plus :
Reportage de FR3 : A la rencontre des réfugiés tibétains de Conflans-Sainte-Honorine
http://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/2014/09/17/reportage-la-rencontre-des-refugies-tibetains-de-conflans-sainte-honorine-553060.html
Pour en savoir plus sur l’association « La Pierre Blanche » :
http://www.bateaujesers.org/la-pierre-blanche.html